La peur frappée à la porte... et l'amour a ouvert : Réflexion du 17 Avril 2025

Alors que Jésus nous parle d’un Dieu d’Amour, comment y voir clair lorsque la Bible évoque la crainte de Dieu ?

« La crainte de Dieu est le commencement de la Sagesse » nous disent les Proverbes (1,7) formule que l’on retrouve également dans les les psaumes (111, 10). Faut-il donc avoir peur de Dieu pour croire en lui ?
L’expression a été très souvent mal comprise, ou pire encore utilisée à contre-sens. La peur de Dieu, on la découvre aussi dans les paroles d’Adam après la Chute : « J’ai eu peur de toi, alors je me suis caché ! ». De même, dans la Parabole des talents, le serviteur paresseux enterre son talent par peur de Dieu : c’est donc un sentiment négatif qui voit en Dieu un juge impitoyable, un être méchant et brutal.
Il n’est plus question pour le croyant d’avoir une relation de confiance ; la peur de Dieu suscite une vision quasi contractuelle vis à vis de Dieu : tu me donnes tant, je te rends tant, point final. Pas d’amour, encore moins de miséricorde. Adam et le serviteur s’auto-excluent de tout lien avec Dieu. Avec cette vision très infantile, il n’y a même plus de relation. En réalité, selon la Tradition biblique, il ne s’agit pas d’avoir peur de Dieu, mais plutôt d’avoir peur de le blesser, de lui faire mal en rompant son alliance d’amour. La crainte de Dieu est donc un sentiment positif, c’est le souci et le désir du croyant qui, par ses paroles ou par ses actes, craint de rompre le lien d’amour et de confiance qui le lie à Dieu.

Aujourd'hui, le 17 avril 2025, la réflexion quotidienne des Alcooliques Anonymes, invite à contempler une force puissante qui peut nous entraver ou nous libérer : la peur.
Le texte tiré des Douze Étapes et les Douze Traditions nous rappelle avec justesse : 

"Toutes ces faiblesses engendrent la peur, qui est en soi une maladie de l'âme."

Cette simple phrase recèle une vérité profonde. En tant qu'êtres humains, et plus particulièrement dans le contexte du rétablissement de l'alcoolisme, nous sommes souvent confrontés à nos vulnérabilités.
Ces faiblesses peuvent se manifester sous diverses formes :
l'insécurité, le doute, l'anxiété face à l'inconnu, la crainte du jugement, ou encore la peur de rechuter.
Toutes ces émotions négatives ont une racine commune : la peur.
La peur peut devenir un véritable poison pour notre âme, nous paralysant et nous empêchant de progresser sur le chemin du rétablissement.
Elle peut nous isoler, nous pousser à des comportements autodestructeurs et obscurcir notre vision de l'espoir et de la guérison.
Pourtant, la réflexion d'aujourd'hui ne s'arrête pas à ce constat. Elle nous offre une lueur d'espoir et une direction à suivre à travers une image poignante : 

"La peur a frappé à la porte, la foi est venue ouvrir – il n'y avait personne."

Cette métaphore puissante illustre le pouvoir transformateur de la foi et de l'amour. Lorsque nous ouvrons notre coeur à Dieu pour notre rétablissement, la peur perd son emprise et l'amour inconditionnel peut nous être offert.
Elle s'évanouit face à la lumière de la confiance et de la connexion. Le texte poursuit en soulignant que le courage n'est pas l'absence de peur, mais plutôt la capacité d'agir malgré elle. Il établit un lien essentiel entre l'absence d'amour et la présence de la peur dans nos vies.
Lorsque l'amour sous toutes ses formes est mise de côté la peur s'installe inévitablement.

Plus spécifiquement, la réflexion aborde la peur de Dieu et comment celle-ci peut nous priver de la joie. Apprendre à ne plus craindre un Dieu bienveillant (développer la notion des craint Dieu), mais à s'ouvrir à son amour, est un pas fondamental vers la découverte d'une joie véritable et durable dans notre vie sobre. 

Ainsi, en ce 17 avril 2025, laissons cette réflexion infuser notre journée. Examinons les peurs qui peuvent encore nous habiter et demandons-nous si nous ouvrons suffisamment la porte à la foi et à l'amour.
En cultivant ces qualités essentielles, nous pouvons progressivement dissiper les ombres de la peur et embrasser une vie de sérénité et de joie retrouvée.
Que cette journée soit placée sous le signe du courage, né non pas de l'absence de peur, mais de la présence grandissante de l'amour dans nos cœurs.